
Un jour, Violette a dit " Au fond, c'est peut-être fini, oui, c'est même enterré aujourd'hui." avec une légère amertume et une pointe de nostalgie et reprit " Mais, non, la distance, le temps, l'âge, les gens, rien, rien ne m'empêchera de penser à lui, un jour, comme ça, même si tout, tout est fini, malgré moi, malgré nous. " Nous la regardions, emportés par son émotion, dans un souffle, elle poursuivit, "Ce n'était rien, pas grand chose, si peu. C'était court, oh oui .. si court, tout a défilé si vite, que des années plus tard, ça reste ici, voyez-vous ? " en avançant sa main près de sa poitrine, " Dans le coeur, mais surtout là, dans mon esprit. Et puis, retenez une chose, je me fiche de ne plus recevoir une lettre pendant des mois puisque je sais qu'au fond, un lien persiste, nous retenant et nous rapprochant lorsque le destin nous en donne l'occasion. Il n'est plus mon amant, il ne sera jamais mon ami, il est une substitution à l'amour, et à l'amitié, il est unique. Il est mien, à notre manière. Oui, je l'aime, à ma façon. " C'est ainsi que Violette repartit, sans larme, sans regret, mais avec le sourire, heureuse de l'avoir dans son coeur à jamais.